Le taux qui était de 11 % et 12 % va être ramené à 5,5 % pour les crédits d’investissement et 5 % pour les crédits de campagne. «Cette réduction permettra de rapprocher les conditions de financement de l’agriculture de celles des autres secteurs sociaux et d’élargir la clientèle du Crédit agricole», signale le ministre de l’Agriculture. La réduction du taux d’intérêt participera au relancement des investissements dans ce secteur, qui a besoin d’une mise à niveau structurelle.
L’économie de l’eau est un autre point non moins important que la baisse du taux d’intérêt. La nouvelle campagne agricole sera, ainsi, caractérisée par le relèvement des taux des subventions accordées à l’équipement des exploitations en systèmes d’irrigation économes en eau. Au lieu de 30 % et 40 %, les taux atteindront 60 %.
L’ensemble des bassins hydrauliques bénéficiera de cette mesure. Le ministère a déjà pensé à des expériences d’équipement collectif de grands périmètres. «L’objectif est d’accélérer le rythme des réalisations et de bénéficier d’économies d’échelles.» On envisage même de revoir la loi 23/97 relative à la participation directe à la valorisation des terres irriguées afin d’adapter celle-ci au revenu des agriculteurs.
On veut aussi examiner la possibilité d’exonérer la participation des agriculteurs investissant dans les équipements d’irrigation localisée. Le troisième point est relatif aux prix des engrais. Le ministère a ouvert des discussions avec l’OCP pour réduire ou stabiliser le prix des engrais produits au niveau local. Des prix promotionnels sont proposés à l’OCP pour réduire les frais de distribution des engrais.
Par ailleurs, la mécanisation, qui n’est pas encore à la hauteur des aspirations, connaîtra elle aussi des mesures incitatives. Le secteur doit impérativement se moderniser. Pour cela, le soutien octroyé au matériel agricole doit être renforcé. Au lieu d’un plafond de 60.000 dirhams accordés actuellement pour l’achat du tracteur à l’agriculteur (75.000 dirhams pour les coopératives), le plafonnement sera de l’ordre de 90.000 dirhams par unité, quel que soit le bénéficiaire.
D’autres types de matériel agricole seront également soutenus, vu leur intérêt technique comme les moissonneuses batteuses, les récolteuses de pomme de terre, le matériel du tararage des graines…L’Etat accordera à l’agriculteur une subvention de 35 % à 60 % au lieu de 10 % à 60%.
«Pour simplifier les modalités d’octroi de ces aides, on procédera à la fusion entre la prime à l’investissement et la subvention accordés au tracteur en une seule aide et à l’uniformisation des aides entre les individus et les coopératives», explique le ministre de l’Agriculture.
Enfin, il était nécessaire de penser à la relance du secteur sucrier. Aussi, a-t-on procédé à l’augmentation des prix à la production et des primes octroyées à ces cultures. Depuis 1996, leur prix n’a pas été révisé. L’augmentation de 65 dirhams la tonne sera versée en totalité à l’agriculteur.
Toutes ces mesures seront appliquées dans les jours à venir. Espérons qu’elles auront l’impact escompté sur le secteur qui occupe une place importante dans l’économie du pays. Le petit et le moyen agriculteur ont, en effet, besoin du soutien de l’Etat pour pouvoir continuer leur profession et garantir une bonne productivité.
Jihane Gattioui
LE MATIN