Que reproche-t-on donc à cette jeune femme, nouvelle venue dans le 7ème art marocain est avant tout métier créatrice d’images ? On ne sait vraiment pas. Sauf que son seul tort est de parler d’une histoire d’amour pas comme les autres , parce qu’elle se passe entre deux jeunes marocains de deux cultes différents, l’une musulmane et l’autre de confession juive. Signalons quece film n’est qu’une fiction qui ne nécessite pas autant de haine à l’égard d’une réalisatrice qui fournit beaucoup d’effort pour faire son cinéma, comme elle l’entend
Si dans la presse on ose parler du terrorisme, des maux sociaux, de la prostitution …quand on croit avoir franchi le seuil des tabous, mais apparemment pas encore, dans le cinéma on veut encore attendre…Pour des professionnels, il faut d’abords faire une “autopsie” sur le plan technique et voir si les normes de la réalisation sont au rendez-vous et si la réalisatrice a pu répondre aux attentes des spectateurs en caressant leurs rêves. Le « Marock » de Leila Marrakchi est aussi notre “marock” puisqu’il parle d’une catégorie de la population qui fait partie d’un Maroc à part, celui qui vit une autre vie, loin de toute contrainte du quotidien des douars ou des karyanes. Mais un Maroc qui existe bel et bien. Cette violente polémique laisse-t-elle entendre qu’il s’agit d’unc règlement de compte et Leila marrakchi ne serait-elle en fin de compte qu’un prétexte pour pour bombarder Nour- eddine Sail, directeur du Centre Cinématographique Marocain ? Mais, cela reste toujours un incident qui a gâché la joie de la réalisatrice qui a savouré les applaudissements de son « Marock » lors de sa présentation au public casablancais. Il fallait peut- être faire savoir et d’une manière diplomatique et plus civilisée, à tout créateur ou créatrice qu’il existe des us marocains qu’il faut respecter et en l’occurrence respecter le marocain sans oublier qu’il y a « des marocains » et « des publics ».
De ce fait , le silence de la cinéaste envers des critiques mal fondées, témoigne de beaucoup de maturité, elle qui s’attendait à débattre de son oeuvre comme à l’occasion de chaque “première” ou autre représentation. Malheureusement, elle n’a pas eu accés à la parole pour défendre son premier long métrage Atteinte dans le vif de sa personnalité, elle reste sereine et n’a pour réplique à cela que cette phrase, qui ressemble à une évidence : « Chaque artiste a le droit de faire son cinéma selon ses convictions et nul n’a le droit de juger et faire tomber des sentences qui conviennent à ses appartenances politiques, sociales ou autres ».
Donc cela ne l’empêchera pas de continuer à tourner et faire de sorte que ceux qui n’ont pas aimé son “Marock” viennent encore une autre fois voir ce qu’elle fera , question de vérifier si elle a été affectée par leurs critiques peu objectives.
Certaines mauvaises langues prétendent que le fait que la réalisatrice trouverait facilement les fonds pour financer ses films dérange ses collègues de la première génération. Mais aller jusqu’à classer son film non marocain, c’est tirer trop sur la corde alors que tous les éléments de la marocanité y sont présents : les acteurs le fonds, les lieux de tournage, la réalisatrice. Mais bon ! pour faire plaisir à tous les goûts -ce qui est quasiment impossible- Leila et toutes les Leila du Maroc doivent peut -être faire un cinéma sur l’art culinaire aux goûts et aux senteurs de Choumicha ou encore sur les défilés de mode !
L’opinion.