Lutte contre la violence de genre

Cette manifestation fait partie d’une série de rencontres sur le même sujet organisées avec le ministère espagnol de la Justice dans le cadre de la coopération des deux parties dans le domaine juridique. Le secrétaire général du ministère de la Justice, Mohamed Lididi, a souligné à cette occasion l’importance de ce séminaire qui coïncide avec la réunion de la Haute commission mixte maroco-espagnole.

Rappelant le projet phare de la coopération entre les deux pays dans ce domaine, à savoir « le projet Adl », M. Lididi a souligné que la lutte contre la violence à l’égard des femmes ne peut être combattue par la seule approche juridique ou répressive. « Il faut conjuguer les efforts de tous les acteurs concernés par cette problématique. Notre responsabilité en tant que magistrats consiste aussi à renforcer la sensibilisation pour briser les tabous et pousser les femmes victimes à parler de leur calvaire. Elles doivent se sentir en sécurité et qu’elles sachent qu’il y a une protection juridique qui préserve leurs droits », a dit le responsable marocain.

C’est dans cette optique justement que le gouvernement a élaboré un plan national en la matière. Ce plan vise principalement à créer un réseau national d’assistance aux femmes victimes de violence de genre. La mission du réseau consistera à offrir des mécanismes de protection et de coordination.

Il s’agit de favoriser l’émergence d’un « système efficace et articulé d’information et de coordination des actions de protection contre la violence de genre à travers tout le territoire national ».

Le ministère marocain de la Justice semble donc miser sur la modernité et l’efficience pour traiter la question de la violence de genre comme l’a souligné Miguel Lorente, directeur général de « Attention aux victimes de violence de la Junta de Andalucia ».

Pour sa part, Angel Llorent, magistrat espagnol, a indiqué que la mise en place des cellules de violence de genre dans les cours d’appel du Royaume « est une initiative appréciable et qu’elle est d’autant plus importante que c’est la première expérience du genre dans un pays arabe et africain ».

Il a ajouté qu’il s’agissait « d’une expérience qui pourrait être bénéfique aux Espagnols, c’est pourquoi nous comptons la soutenir ».

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Le projet Adl

Le projet Adl, initié avec l’appui du ministère espagnol de la Justice et le gouvernement autonome d’Andalousie, entre dans le cadre de la réforme et de la modernisation de la justice au Maroc.

Le projet se décline en cinq axes stratégiques, à savoir : réformes institutionnelles, mécanismes organisationnels, réforme juridique, formation et visibilité.

S’agissant des réformes institutionnelles, le projet vise à mettre en place des cellules chargées de la violence de genre au sein des Parquets et la mise en place de commissions de coordination et de suivi.

Ces commissions de coordination ne remplacent pas les mécanismes de coordination et de suivi établis dans le cadre de la Stratégie nationale de lutte contre la violence envers la femme du secrétariat d’Etat chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes handicapées.

Leur champ de compétence se réduit strictement à l’amélioration du fonctionnent régulier des institutions judicaires.

Abdelwahed Rmiche

LE MATIN

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