M. Tourabi a été libéré et est en route vers le siège du parti à Khartoum, dans le quartier de Riad.
Une foule de gens l’attendent là, a déclaré Abdallah Hassan Ahmed, joint par téléphone dans la capitale soudanaise à partir du Caire.
Sa libération est définitive et sans condition, a dit M. Ahmed.
Vêtu de son traditionnel habit blanc, M. Tourabi, 75 ans est arrivé au siège de son parti, dont les activités viennent d’être de nouveau autorisées, peu après 13h30 heure locale (10h30 GMT), selon des images diffusées par des télévisions arabes.
Le problème n’est pas ma propre liberté personnelle, mais celle du peuple, a dit M. Tourabi devant ses partisans enthousiastes, qui pointaient leur index vers le ciel en signe de gratitude envers Dieu.
La liberté est aujourd’hui la revendication de tous à travers le monde, a-t-il ajouté.
Cette libération intervient le jour même du 16e (bien: 16e) anniversaire du coup d’Etat qui porta au pouvoir le général Omar El-Béchir, avec l’aide de M. Tourabi.
Au siège du CP, M. Tourabi a été accueilli par le Premier ministre que ce coup d’Etat avait renversé, Sadek al-Mahdi, aujourd’hui chef du mouvement d’opposition Al-Oumma et allié de son ancien ennemi au sein d’une Coalition des forces nationales (CFN), dont la création a été annoncée début juin.
Longtemps éminence grise du chef de l’Etat, M. Tourabi avait été évincé du pouvoir en 1999. Depuis cette date, il a passé la majeure partie de son temps en prison ou en résidence surveillée.
En mars 2004, il avait été arrêté à la suite d’accusations de tentative de coup d’Etat lancées par les autorités contre ses partisans.
Il était libre depuis à peine six mois, après avoir passé trois ans en résidence surveillée.
Le Soudan, rapppelle-t-on, a connu durant la deuxième moitié du siècle dernier une série de coups d’Etat et d’émeutes.
Ce pays était connu dans les années soixante comme étant celui du plus grand parti communiste dans le monde arabe.
L’ex-présient Jaâfar Numeiri a dû composer avec ce parti pour accéder au pouvoir. Une fois arrivé à ses fins, il se débarassa de ses alliés communistes et adopta des positions islamistes qui lui ont été fatales par la suite.
Depuis lors, le Soudan n’a pas cessé de connaître des soubresauts. Le complot déclaré à l’encontre de Saleh el Mahdi s’est avéré déterminant pour le pays dans la mesure où il l’a inscrit dans le giron des pays islamistes.
Aux problèmes de la sécheresse et de la rébellion du Sud, s’est ajoutée la réputation de soutien au terrorisme international.
source:lematin