Rendant hommage à feu Driss Chraïbi, l’écrivain Tahar Benjelloun a salué la mémoire d’un homme engagé et courageux qui a ouvert la voie à plusieurs générations d’écrivains maghrébins. Il est le meilleur d’entre nous. Il a été notre maître à tous. C’est un grand écrivain qui a su mieux que quiconque témoigner sur sa société, a déclaré à la MAP Tahar Benjelloun, indiquant que le roman de feu Chraïbi Le passé simple, paru en 1954, est un chef d’oeuvre aussi important que l’Etranger d’Albert Camus.
Son autre livre La civilisation, ma mère (1972) est une merveille d’intelligence et d’humour, a-t-il tenu à rappeler, ajoutant que Driss Chraïbi est un maître et un ami, et c’est une grande perte pour la littérature et le Maroc. Pour Fouad Laroui, joint au téléphone à Amsterdam (Pays-Bas), l’annonce du décès de Driss Chraïbi est un choc. Je suis très triste. Mais il a eu une belle vie, une vie riche. Il était entouré de gens qui l’aimaient beaucoup.
Il y a chez Driss Chraïbi presque un modèle de comment vivre sa vie dans la plénitude de la création, de la fantaisie, de la curiosité et de l’humour, a estimé Fouad Laroui, que le défunt considérait comme son héritier ou son fils spirituel. L’écrivain Maati Kabal, qui vient de publier Maroc, éclats instantanés, a pour sa part salué en Driss Chraïbi son immense don de conteur public et rendu hommage à son esprit libre et frondeur.
De son côté, Salim Jay, qui a évoqué l’oeuvre du défunt dans son Dictionnaire des écrivains marocains, a insisté sur le grand talent de l’écrivain et sur sa grande indépendance d’esprit. C’était un homme dont le style était tout à fait personnel. On reconnaissait une page de Driss Chraïbi entre toutes. C’était un homme d’inspiration, de révolte et en même temps plein d’humour et d’attentions à la vie, a-t-il confié à la MAP.
Pour Salim Jay, Driss Chraïbi avait le sens de la fantaisie et le goût de la liberté. A ce titre, il restera un exemple et la plupart de ses livres ne vieilliront jamais, a-t-il souligné.
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