Sept personnes ont été licenciées en février 2005. Elles ont organisé plusieurs sit-in de protestation et six d’entre elles ont entamé le 18 juillet dernier une grève de la faim «illimitée», après en avoir effectué deux précédemment. Deux des grévistes de la faim ont été hospitalisés à Fès «dans un état alarmant».
Pour appuyer les doléances de ces derniers, un comité de soutien, qui regroupe 22 formations politiques, associatives et des droits de l’Homme, a été constitué. Parmi les personnes qui composent ce comité, on trouve Ali Kaitouni, un ancien détenu d’opinion, ayant vécu dix années de prison pour avoir rédigé un poème.
En sortant de prison, M. Kaitouni a livré bataille pendant plusieurs mois en vue de récupérer des biens qui lui ont été spoliés.
Lors d’une conférence de presse, il a annoncé que les personnes précitées ont été licenciées de manière abusive, sans aucun motif, accusant le maire de Fès d’agir en toute illégalité et pour des raisons politiques.
Les familles et le comité de soutien ont appelé, à cette occasion, à la réintégration des licenciés, et à sauver leurs vies, sachant qu’ils observent une grève de la faim depuis 29 jours.
Le comité de soutien a jugé, au cours d’une conférence de presse conjointe, lundi à Rabat avec les familles des grévistes, que la santé des sept personnes, dont deux femmes, est alarmante , ce qui a nécessité leur transfert à l’hôpital Al-Ghassani de Fès. Et de renchérir que le maire de la ville de Fès sera entièrement responsable si un des grévistes de la faim venait à mourir .
Ce maire n’est autre que Hamid Chabat, membre du comité exécutif du Parti de l’Istiqlal, premier adversaire au sein de ce parti de Abderrazzak Afilal, patron de la centrale syndicale UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc), considéré comme un des protégés de Abbas El Fassi, secrétaire général du PI.
Ainsi, de par son statut et sa position au sein de l’Istiqlal, M. Chabat n’a pas intérêt à se trouver dans une situation qui risquerait de compromettre son avenir politique. Un fait que ses adversaires exploitent surtout lorsqu’il s’entête à justifier le licenciement et le qualifie de tout à fait légal , dans la mesure où il s’agit de stagiaires ayant à peine une année de travail.
L’histoire de la commission qui s’est réunie au Conseil de la ville et a jugé qu’ils n’avaient pas donné satisfaction au bout d’un an de travail, puis a décidé de les licencier , n’est pas convaincante, surtout pour un responsable syndical, et dans une ville très politisée comme Fès, connue pour son leadership dans les domaines de l’organisation sociopolitique et la contestation sociale.
Car, si les grévistes font des sièges des syndicats et du PPS (Parti du Progrès et du Socialisme) des lieux de débrayage, c’est parce que le terrain leur a été balisé. Enfin, autre fait non moins important : lundi, Diwan Al Madhalim a indiqué qu’il allait se charger du dossier. L’affaire est appelée donc à connaître de nouveaux rebondissements.
source:lematin