Plus de cinq milliards de cigarettes de contrebande sont écoulés annuellement au Maroc dont 20% à Casablanca, révèle une étude réalisée en décembre 2003 par la Régie des Tabacs. Selon cette enquête, effectuée sur un échantillon de 5 000 fumeurs, 25% d’entre eux consomment la cigarette de contrebande.
Ce marché parallèle représente un manque à gagner de 3 à 5 milliards de DH par an pour l’Etat marocain qui perçoit 66% sur chaque paquet de cigarettes vendu dans le marché légal. La cigarette de contrebande est importée illégalement par bateaux ou par des caravanes de contrebandiers qui traversent le Sahara à dos de chameaux avant de pénétrer sur le territoire marocain avec de puissants 4X4.
«Le Sud et l’Oriental sont les deux points d’entrées principaux de la cigarette du marché parallèle», précise Mme El Iraqui, chargée de communication de la Régie des Tabacs. Les villes comme Tanger, Téouan, Nador et même Casablanca sont également les points de chutes de cette marchandise illicite.
Dans ces villes, les vendeurs à la sauvette proposent les paquets de contrebande américains sur la voie publique à des tarifs 30 à 40% moins chèrs que ceux des 23.000 points de vente officiels. Alors qu’un paquet de cigarettes américaines est vendu 32 dirhams, le prix d’un paquet de contrebande peut descendre jusqu’à 10 DH, note Mme ERl Iraqui. .
Cette opération est le fruit de la coordination et de la conjugaison des efforts des différents services concernés par la lutte contre la contrebande. L’incinération des cigarettes saisies s’est déroulée du côté de Médiouna en présence des membres de la commission nationale de lutte contre ce phénomène instituée suite à la signature en 2003 d’un accord cadre de coopération visant la création d’une synergie entre les services saisissants afin de rendre leur action plus efficace et partant d’endiguer le phénomène.
Selon le code de la Douane, toute personne impliquée dans ce trafic est passible d’un mois à un an d’emprisonnement ferme et d’une amende qui équivaut à 5 fois la valeur de la marchandise saisie. La lutte contre la contrebande de cigarettes, qui prend des proportions inquiétantes, passe, selon Mme El Iraqui, par l’implication de toutes les composantes de la société dans cette lutte et par la sensibilisation des citoyens et des différents départements.
A cet effet, et dans la perspective d’assurer une meilleure coordination, un groupe de travail a été constitué et s’est vu confier la préparation d’un projet de programme d’action. Son objectif est de réduire la part de la contrebande dans le marché global de cigarettes de 35% et assurer la pérennité des effets des actions entreprises dans le cadre de ce plan.
source:lematin