L’atrocité et la bassesse de ce cas de pédophilie résident dans le fait que cet instituteur abusait des élèves sous le regard même de leurs camarades. «Banaliser ses abus sexuels était d’ailleurs son objectif pour camoufler ses actes pédophiles. C’est ainsi qu’il a institué une nouvelle règle pédagogique : des attouchements sexuels en guise de punition », ajoute-t-elle. Une astuce qui semblait bien marcher, mais pas pour longtemps. En faisant croire aux petits que ces gestes font partie des méthodes de correction, il se croyait à l’abri de toutes poursuites judiciaires.
Mais l’affaire a fini par éclater au grand jour avec la campagne de communication sur la pédophilie lancée par l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE). «Cette campagne a poussé les enfants à parler, de leurs sévices et malheurs à l’école, à leurs parents. Alertée, la police judiciaire a arrêté H.I et interpellé l’ensemble des familles de ses élèves», affirme Najat Anouar. Aujourd’hui, cette affaire est le sujet de discussion de tous les habitants de Jérada et surtout de ceux dont les enfants sont scolarisés à «Al-Wafaâ». Dernièrement, les cas de pédophilie sont devenus de plus en plus nombreux et concernent toutes les régions du Maroc. Parmi les cas les plus médiatisés, celui de la crèche «Ililane», au centre du quartier de l’Agdal, qui a agité la ville de Rabat au cours de ces derniers mois. Cette fois-ci, c’est le gardien de l’école qui joue au père fouettard. Âgé de 56 ans et célibataire lui aussi, il a été condamné à une peine d’emprisonnement de cinq ans. Aux yeux des parents des victimes, cette peine est dérisoire par rapport aux actes commis. À Jérada, le calme qui régnait auparavant sur la ville a cédé place à la méfiance et à la vigilance. Les vacances pour cet instituteur s’annoncent chaudes.
source:aujourdhui