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La France prépare un plan anti-délocalisation des centres d’appels

Mauvais temps pour le secteur des centres d’appels au Maroc. La France, l’un des pays qui externalisent depuis ces dernières années ses centres d’appels en Afrique du Nord, et notamment au Maroc, prépare un plan anti-délocalisation. Un plan qui porte certainement préjudice à ce secteur sur lequel mise l’économie nationale. Dans ce domaine, les entreprises françaises emploient 30.000 personnes au Maroc. Avec ce nouveau plan, qui va être opérationnel dès le début de l’automne, le gouvernement français veut imposer la transparence sur le lieu d’implantation des centres d’appels et va lancer à ce sujet une concertation avec les grandes entreprises du secteur. «Ce qui est choquant, c’est que non seulement on ne vous dit pas où est situé le centre d’appels, mais on vous le cache, on demande à ceux qui vous répondent de changer leur nom», pour «faire croire qu’ils sont en France», a déclaré, lundi 12 juillet, à la radio RMC le secrétaire d’État à l’Emploi, Laurent Wauquiez, cité par l’agence AFP. «Le but c’est d’en finir avec cette hypocrisie et de faire clairement apparaître ceux qui jouent le jeu et ceux qui ne jouent pas le jeu», a-t-il ajouté. «Mon but est que l’arrêté soit opérationnel dès le début de l’automne», a-t-il ajouté à propos de ce secteur qui ne décolle pas depuis 2004. Actuellement, les consommateurs français ne savent pas où se trouvent les opérateurs chargés de leur répondre au téléphone dans le cadre des services commerciaux ou d’assistance mis en place par de grandes entreprises, a-t-il ajouté. «C’est un sujet qui pèse lourd, ce sont 250.000 emplois en France», et «au cours des cinq dernières années, les emplois à l’étranger ont été multipliés par dix», a regretté Laurent Wauquiez. Pour ce plan anti-délocalisation des centres d’appels, quatre pistes sont à l’étude, selon la même source. D’abord, il y a la surtaxation des appels provenant de centres à l’étranger. En deuxième lieu, il est question de favoriser financièrement les entreprises ne délocalisant pas, par exemple, via des allégements de charges ou des aides à l’embauche. Pour la troisième piste, l’exécutif envisage de rendre obligatoire un code de bonne conduite pour les entreprises publiques, dont le centre d’appels devrait obligatoirement être implanté en France. Et enfin, la quatrième piste concerne la publication d’une liste des entreprises recourant à des centres d’appels à l’étranger, ce qui n’est pas interdit mais ce qu’elles se gardent bien de faire savoir à leurs clients. Au Maroc, de grandes entreprises françaises ont accompagné le développement de ce secteur. Au titre de l’année 2009, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 13% par rapport à 2008, et ce en se chiffrant à près de 3,3 milliards de dirhams. Les cinq premiers mois de 2010 ont enregistré un saut capital. Le pays a dépassé le cap de 200 centres d’appels actifs. De même, pour l’année en cours, le secteur prévoyait la création de nouveaux centres d’appels à travers le Royaume. Le dispositif français changera certainement l’évolution de ce secteur.

Kawtar Tali
Aujourdhui.ma

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