À Marrakech, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a appelé les gouverneurs des Banques centrales arabes à faire preuve «d’une vigilance accrue». «Nonobstant ce climat économique mondial agité, l’activité économique dans la région arabe a continué à se développer et à stimuler la dynamique de croissance exponentielle qui y prévaut, grâce au rythme accru de l’investissement et de la consommation. Cette croissance s’est accompagnée d’une consolidation des équilibres fondamentaux, et ce, en dépit de la hausse du niveau général des prix, due à l’action de facteurs externes. De même que le secteur bancaire et financier des pays arabes a connu -grâce en soit rendue à Dieu- une stabilité qui lui a permis d’éviter les retombées des dérèglements financiers survenus à l’échelle mondiale», a souligné le Souverain dan un message lu par le wali de Banque Al-Maghrib, à l’occasion de la tenue de la 32ème session ordinaire du Conseil des gouverneurs des Banques centrales arabes avec le Fonds monétaire arabe mardi 7 octobre.
«Or, cela ne devrait pas occulter pour nous la nécessité de faire preuve d’une vigilance accrue, en veillant à un contrôle plus efficient de nos marchés financiers et en continuant à en assurer la coordination, de sorte à en faire un modèle pour l’activité financière en matière de contrôle et d’alerte précoce», a-t-il ajouté dans ce message.
Cette réunion a été marquée par la présence de Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, de Sinane Echibaibi gouverneur de la Banque centrale d’Iraq, de Hamoud Ben Sanjour Ezedjali, président exécutif de la Banque centrale d’Oman et président de cette récente 32ème session ordinaire, et de Jassem Al Manaâi, le directeur général, président du Conseil d’administration du Fonds monétaire arabe.
«Je pense qu’on est en pleine crise. Je dirai que, du fait que annuellement nous nous rencontrons, c’est un peu exceptionnel en cette 32ème session, parce que nous sommes au sein d’une crise qui apporte chaque jour son lot de mauvaises nouvelles. L’essentiel, c’est que nous essayons de voir comment tout à chacun pourrait faire face à cette crise en fonction de spécificités, en fonction du régime de change, et en tenant compte de la politique monétaire et économique. Ainsi, nous essayons d’avoir un discours commun lors de la réunion la semaine prochaine à Washington. Actuellement, au Maroc, nous avons mis des cellules de veille afin de suivre de très prés les évolutions de cette crise pour pouvoir éventuellement spécifier les réponses adéquates pour éviter à notre pays les conséquences négatives de cette crise», a déclaré Abdellatif Jouahri, wali de la Banque centrale, à ALM.
«En ce qui concerne Bank Al-Maghrib, nous savons ce que nous allons faire. On a une stratégie, qu’on a déjà commencé à appliquer. De l’autre côté, au niveau du système bancaire, nous essayons de suivre quotidiennement les opérations et les engagements des contreparties pour pouvoir éviter à notre système bancaire d’être touché par la crise», a ajouté M. Jouahri. Jassem El Maânai, quant à lui, a souligné la gravité de la crise financière mondiale et appuyé sur la nécessité de la coordination entre les institutions financières arabes afin de renforcer leur position devant cette crise à travers la mise en place d’une assurance immobilière ainsi que de prêter plus d’intérêt pour les investissements. «En tant que président du Fonds monétaire arabe, nous sommes tous concernés par la crise financière. Un fait qui nous force de s’arrêter devant les conséquences de la crise principalement sur les secteurs économiques arabes dans nos pays respectifs», a-t-il indiqué.
Lors de cette 32ème session ordinaire du Conseil des gouverneurs des Banques centrales arabes ainsi que les institutions monétaires arabes, un rapport du président du Conseil du Fonds monétaire arabe a été présenté et analysé.
Hafsa Benmchich
DNCR à Marrakech Aujourdhui.ma