Le polisario tient un double langage, car tout en se rendant à Manhasset, il multiplie les actes de provocation, en organisant en décembre dernier son soi-disant congrès à Tifariti, dans la zone tampon du Sahara marocain, volontairement laissée par le Royaume pour éviter toute confrontation directe avec l’Algérie. Il récidive, quelques semaines plus tard, en annonçant le peuplement de la région, alors qu’une nouvelle série de négociations reprennent à Manhasset.
Une telle attitude s’inscrit en porte-à-faux avec la dynamique enclenchée par la proposition marocaine d’autonomie. Toutes ces initiatives reçoivent naturellement la bénédiction des autorités algériennes, comme il ressort de leurs messages de soutien et de solidarité avec les dirigeants du polisario, dont les parents et proches -Alger le sait- vivent au Maroc, depuis des décennies. Ces dirigeants dont la plupart ont fait leurs études à Rabat, en tant qu’étudiants marocains.
Pire encore, les séparatistes, soutenus diplomatiquement et matériellement par l’Algérie, multiplient les provocations en tentant d’imposer le fait accompli dans la zone tampon de Tifariti au Sahara marocain et ce, en violation flagrante des accords de cessez-le-feu de 1991.
Tout en demeurant attaché au dialogue comme moyen civilisé de résoudre le conflit du Sahara, le Royaume ne saurait tolérer une quelconque atteinte à sa souveraineté sur son Sahara, fort en cela de la solidité de son front intérieur et de l’unanimité nationale faite autour de sa première cause, en l’occurrence la marocanité du Sahara.
Le Maroc, qui s’opposera à toute velléité de modifier le statut de la zone tampon, à l’est du mur de défense, a réaffirmé à maintes reprises sa ferme détermination à défendre par tous les moyens son intégrité territoriale inaliénable.
Soucieux d’épargner à la région du Maghreb les affres de l’insécurité et de l’instabilité, le Royaume n’a de cesse de réitérer son entière disposition et sa bonne foi pour faire avancer le processus des pourparlers et parvenir, au plus vite, à un règlement politique, définitif et durable du conflit du Sahara, dans le strict respect de l’intégrité territoriale du Maroc.
En dépit de l’attitude hostile de l’Algérie, qui s’entête à s’opposer aux droits légitimes du Maroc sur son Sahara, entravant par là-même l’édification du Grand Maghreb auquel les peuples de la région ont toujours aspiré, le Royaume tend la main à Alger l’invitant à inaugurer une nouvelle ère, celle de la solidarité et de la coopération au service des peuples de la région.
Mû par une volonté sincère de transcender les différends, le Maroc a mis sur la table des négociations, après mûre et profonde réflexion et de larges concertations, l’initiative d’autonomie, qui répond aux standards internationaux en la matière et constitue une forme évoluée pour l’application du principe d’autodétermination.
Cette initiative, qui s’inscrit dans le projet démocratique initié par SM le Roi Mohammed VI, permettra en effet aux populations des provinces du Sud de gérer leurs propres affaires et aux populations retenues contre leur gré dans les camps de Tindouf de bénéficier, après avoir regagné la Mère Patrie, du développement social, économique, urbanistique et culturel soutenu que connaît cette partie du Royaume depuis sa récupération.
Le retour dernièrement au Maroc d’une centaine de Sahraouis ayant participé en décembre dernier au congrès de Gjijimat, près de Tifariti, traduit on ne peut plus clairement le désir ardent des séquestrés dans les camps de la honte de retourner dans le Royaume parmi les leurs.
Ce retour massif de familles sahraouies reflète aussi le malaise qui sévit dans les camps, ainsi que l’effritement du polisario, un mouvement en perte de vitesse et dont la représentativité a encore essuyé un sérieux revers. Ce retour est d’autant plus significatif qu’il a été mené par des cadres du polisario et par plusieurs chioukhs, animés en cela par la lueur d’espoir suscitée par l’initiative d’autonomie, qui a enclenché le processus de négociations et sorti la question du Sahara de l’impasse dans laquelle elle se trouvait des décennies durant à cause de l’intransigeance des séparatistes et de leurs parrains à Alger.
L’initiative marocaine a, d’ailleurs, recueilli un large soutien auprès de la communauté internationale et des grandes puissances influentes. Dans ses diverses composantes, le Conseil de sécurité avait salué dans sa résolution 1754 les développements survenus pour la mise en oeuvre d’une solution politique juste et durable à la question du Sahara tout en qualifiant exclusivement les efforts déployés par le Maroc de sérieux et crédibles.
Cette orientation a été confortée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1783 qui a appelé les parties à tenir compte, dans leurs négociations, des efforts déployés depuis 2006, dans une référence claire aux différentes étapes d’élaboration et de présentation de l’initiative marocaine.
Ce soutien à la proposition d’autonomie procède du souci de la communauté internationale, qui y voit une solution réaliste, d’épargner à la région les affres de l’instabilité et de contrecarrer la recrudescence des menaces terroristes qui guettent la région du Sahel où plusieurs groupes terroristes affiliés à Al-Qaida tentent de s’implanter. Cette région a d’autant plus besoin de la stabilité qu’elle est un terreau des réseaux de trafic d’armes et d’êtres humains.
En prenant part à ce 4-ème round, le Maroc réaffirme encore une fois sa disposition de discuter des différents aspects de l’initiative d’autonomie, qui est à même de servir de catalyseur pour fédérer les énergies aux niveaux national, régional et international. Cette opportunité historique constitue, en effet, un gage de paix et de solidarité entre les peuples de la région unis par des liens fraternels, un passé et un avenir communs.
MAP