Les dirigeants des séparatistes, qui sont dépassés par les événements et se sont rendus compte de l’ampleur de ce mécontentement populaire qui gagne tous les camps, ont équipé des voitures «Jeep» par des haut-parleurs qui ont fait le tour de certaines ruelles avoisinant les camps pour appeler les soldats à rejoindre leurs unités et les centres militaires, ajoutent les mêmes sources.
Les soldats, qui connaissent bien les manœuvres de leurs dirigeants, soulignent les mêmes sources, ont refusé d’obtempérer à ces ordres puisqu’ils savent mieux que quiconque que les responsables ne veulent ni plus ni moins que les utiliser pour réprimer les manifestants à l’instar de ce qui s’est passé au cours du soulèvement de 1988.
Persistant dans leur attitude répressive contre les séquestrés et dans une tentative de rompre tout contact entre eux et le monde extérieur en vue d’empêcher que des informations sur les soulèvements et les manifestations et les méthodes de leur répression ne parviennent aux médias étrangers, les dirigeants du «polisario» ont procédé, samedi, à la fermeture de certaines téléboutiques dont ils avaient auparavant autorisé l’ouverture dans les camps alors que d’autres lignes téléphoniques ont été purement et simplement coupées.
D’autre part, des véhicules de la «Minurso» ont été aperçus samedi matin en train de sillonner certains camps dont celui d’Aousserd, ce qui a attiré l’attention des habitants qui se sont rassemblés autour des véhicules pour en savoir plus sur les raisons de leur présence dans les camps.
La présence des véhicules de la «Minurso» a provoqué un grand désarroi au sein des dirigeants du «polisario» et à travers eux les renseignements algériens qui voyaient dans ces véhicules «des témoins indésirables».
Si le retour à la mère patrie de Hammati Rabbani a sapé le moral des dirigeants des séparatistes et a créé une crise en leur sein, une majorité des populations des camps considèrent que l’initiative de Rabbani, ancien haut dirigeant du «polisario», procède d’«une sagesse et d’une perspicacité» dans la mesure où, à l’instar des précédents dirigeants du «polisario» qui ont regagné la mère patrie, il a «démontré une force intrinsèque de s’autodéterminer au lieu de rester otage de l’Algérie et de ceux qu’elle a choisis pour réprimer les séquestrés de Tindouf». A rappeler que les conséquences de la rébellion des quatre responsables de zones militaires à Tindouf se font toujours sentir et augurent plus de tension, sachant que les rebelles ont brandi une seule revendication, à savoir la démission de Ould Bouhali, «ministre de la défense» de la soi-disant «rasd».
Devant l’isolement dans lequel est désormais confiné Mohamed Abdelaziz, chef des séparatistes, notamment auprès des chefs militaires, il a tenté une nouvelle médiation en faisant appel à Aba Cheikh Mohamed Mouloud Ba Ali après l’échec d’une première tentative de médiation offerte par Abdelkader Taleb Omar dont le chef des séparatistes avait sollicité les bons offices pour régler le différend entre Ould Bouhali et les chefs militaires rebelles.
Mais Aba Cheikh Mohamed Mouloud Ba Ali a échoué dans sa mission, ce qui laisse entrevoir une imminente explosion de la situation au sein de la direction du «polisario».
source:lematin