Les bons taux de «réussite» sont là, a ajouté ce père, mais au détriment de la qualité et du niveau des élèves qui ne cesse de baisser. La qualité des conditions de scolarisation a été également sérieusement évoquée lors de ce conseil.
Les intervenants ont montré leur crainte quant à l’étalage des chiffres et des hausses dans ce domaine, sans prendre en considération les conditions de scolarisation qui sont pour une bonne partie difficiles, voire alarmantes.
«Il ne faut pas chercher uniquement à réaliser des taux en hausse mais il faut chercher la qualité», a souligné un membre du conseil d’administration. Pour illustrer ses inquiétudes, ce membre a indiqué qu’il existe des écoles dans cette région où l’effectif dépasse
56 écoliers par classe et des enseignants qui assurent les cours aux six niveaux primaires à la fois. «Comment peut-on avoir une bonne qualité dans des conditions pareilles ?», s’est-il demandé.
«Vous avez parlé d’un taux de réussite de 86 % pour les élèves de la sixième année de l’enseignement primaire, mais vous avez omis de préciser quelle est la moyenne réalisée par ces élèves», a-t-il ajouté.
La baisse de la qualité de l’enseignement a pour principale conséquence le taux élevé de l’abandon scolaire dans nos établissements, surtout dans le monde rural. Selon les intervenants, vu leur niveau très bas, les élèves ne peuvent pas suivre le rythme de leurs collègues et par conséquent refusent de terminer leurs études.
La qualité de l’enseignement et des conditions de scolarisation n’a pas été le seul problème débattu lors de ce conseil d’administration.
Les intervenants ont également mis l’accent sur le grand manque en ressources humaines dont souffre l’Académie. Selon eux, cela a des conséquences directes sur la qualité de l’enseignement.
«Imaginez que des élèves dans plusieurs établissements scolaires ont passé leurs examens sans avoir reçu aucune leçon», a expliqué un membre du conseil au ministre de l’Education nationale et président du Conseil Habib El Malki, qui a assuré au début de cet événement qu’il faut faire de la réussite scolaire un objectif central de la stratégie du pays.
Les difficultés géographique et climatique de la région ainsi que la mauvaise gestion des ressources humaines, notamment le retard enregistré dans le mouvement des enseignants, sont pour beaucoup dans cette insuffisance en enseignants, selon certains intervenants.
Prévoir des logements ainsi que des compensations, ont proposé les membres du conseil afin d’encourager les enseignants à travailler dans le monde rural.
REPÈRES
Chiffres
> Moyenne élèves/classe (primaire) : 25
> Moyenne élèves/salle (primaire) : 38
> Bénéficiaires des cantines scolaires (primaire) : 101.500
> Moyenne élèves/classe (collégial) : 35
> Moyenne élèves/salle (collégial): 43
> Bénéficiaires des cantines scolaires (collégial) : 2.130
> Moyenne élèves/classe (secondaire) : 36
> Moyenne élèves/salle (secondaire) : 42
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BudgetsLe budget de gestion réservé à cette académie et qui a été approuvé par le conseil se chiffre à 70,83 millions de DH dont plus de 30 millions réservés à l’appui social, plus de 7 millions au gardiennage, nettoyage, jardinage et cuisine et 460.000 DH pour l’enseignement primaire. Le budget d’investissement, quant à lui, est d’environ 120 millions de dirhams. Rappelons que le nombre d’élèves dans cette académie s’élève à 322.469 dont 44,89 % vivent en milieu rural.
Les salles sont au nombre de 7.928, soit 5,94 % du total national alors que le nombre des classes est de 10.643 (5,82 %) et celui des établissements de 489 (5,46 %).
La population de la région de Taza-Al Hoceïma-Taounate s’élève à 1,64 million de personnes, ce qui représente 5,55% de la population du Royaume.
Mohamed AKISRA
LE MATIN