Ils font l’objet d’une surconsommation car ils constituent un substitut du sucre chez le diabétique et permettent de prévenir les complications liées à la consommation du sucre, à savoir l’athérosclérose, maladie cardiovasculaire, et obésité .
Si ses vertus sur le contrôle du poids sont peu discutables, ses répercussions sur la santé ne sont pas complètement élucidées. Au gré des études, l’édulcorant est tantôt incriminé tantôt innocenté. Entre les deux positions, les rumeurs circulent bon an mal an : il serait cancérigène, fatal pour le fœtus s‘il est pris par la femme en cours de grossesse… Il serait même, contre toute attente, responsable de prise de poids.
Concernant ce dernier point, Khadija Bouasria, diététicienne, indique: Les personnes qui prennent des produits allégés pour ne pas prendre de poids se font généralement avoir. L’exemple du chocolat sucré à l’édulcorant est éloquent. Les résultats qu’il donne ne sont pas toujours fameux. Et pour cause, si effectivement le sucre qu’il contient est remplacé par un autre, moins riche en apport calorique, il garde toujours sa contenance en gras. Du coup, quand la personne consomme avec excès cet aliment, c’est surtout du gras et des protéines qu’elle abuse.
Certes, elle a la conscience tranquille mais elle ignore qu’elle s’est fait prendre au piège. Concernant la prise de poids, Rajae Benkirane avance une autre théorie, qui incrimine directement un type d’édulcorant : le fructose Ce produit a bénéficié pendant de nombreuses années d’une confiance aveugle des diabétiques sous prétexte qu’il est assimilé au sucre des fruits. Or dans ces derniers, on retrouve autant de glucose et de saccharose.
Des études ont prouvé que la consommation de fructose s’accompagnait d’un excès de stockage des graisses et donc favorisait le surpoids, source de complications cardiovasculaires. Houda, véritable conditionnée de la saccharine, ne veut rien entendre de tout ça. Elle tient jalousement à son produit miracle comme à un bien précieux. J’ai toujours ma boîte sur moi, affirme-t-elle fièrement. Ma diététicienne m’a conseillée de n’utiliser que ce sucre en vue de diminuer mon apport calorique. Il est hors de question que je m’en prive. Je me demande ce que je deviendrais sans lui, lance-t-elle avec ironie.
A l’opposé de Houda, Nawal ne trouve pas ces petites pastilles à son goût. Leur arrière-goût amer et un tantinet acide la rebute. Rien à voir avec le vrai sucre , tranche-t-elle. Je ne l’ai essayé que deux ou trois fois et, franchement, ça ne m’a pas donné envie de récidiver, ajoute-elle.
Amina, quant à elle, ne veut même pas entendre parler d’édulcorant. Férue de la diététique, elle épluche les articles de presse à la recherche de la Réponse à toutes les interrogations qui trottent dans sa tête. Sceptique, elle reste méfiante vis-à-vis de ces produits. Rien ni personne ne me fera croire que ces produits de synthèse sont inoffensifs.
Offrir au corps un produit qui n’est pas naturel ne peut être sans conséquence sur le métabolisme . En effet, l’idée de Amina, souvent colportée par les articles de presses, s’explique comme suit : en essayant de tromper notre organisme avec du faux sucre, il finit par en réclamer encore et encore.
Ce qui risquerait d’avoir pour conséquence une prise de poids. Sans aller jusqu’à conforter cette hypothèse, Khadija Bouasria ne conseille pas toujours à ses clientes d’en prendre. Pas besoin d’édulcorants pour faire l’économie de calories, il suffit de supprimer le sucre. Aux personnes qui n’abusent pas de sucre dans leur vie quotidienne, la diététicienne recommande d’en réduire progressivement l’apport et de s’en passer pour les produits qui sont naturellement sucrés, tels les jus, le yaourt, les compotes… Le recours au miel pour donner un goût sucré est également une solution proposée par la spécialiste.
En revanche, les personnes qui sont en surpoids et qui désirent se débarrasser de leur surcharge pondérale sans sacrifier le sucre, sont autorisées à prendre un édulcorant mais avec beaucoup de modération. L’usage abusif de ce produit risque d’engendrer des effets néfastes sur la santé du consommateur. Problèmes oculaires et de la circulation sanguine, fragilité des os, risque de cancer… Malheureusement, pour des raisons commerciales, ces effets sont tus, affirme Mme Bouasria.
En attendant le verdict définitif des scientifiques sur ce produit, il continue d’inonder les rayons dans les grandes surfaces et de faire le bonheur de plus en plus d’adeptes.
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L’Aspartam innocenté
Les édulcorants, type Aspartam, ont fait l’objet de très nombreuses études, et il en ressort que les édulcorants intenses, aux doses habituellement consommées, sont sans danger. Par ailleurs, la dose journalière admise (DJA) selon la FAO pour l’Aspartam est de 40 mg/kg
L’Aspartame est en principe déconseillé aux enfants de moins de 3 ans.
Il doit impérativement être évité par les phénylcétonuriques (la phénylcétonurie est une maladie génétique grave en relation avec un trouble du métabolisme de la phénylalanine (acide aminé d’origine
alimentaire). Elle affecte un nouveau-né sur 16.000 et est responsable d’une arriération mentale progressive en absence de traitement approprié).
Ces personnes souffrent de phénylcétonurie et présentent une allergie à la phénylalanine dont l’Aspartame est une source.
En revanche, la phénylalanine ne pose pas de problèmes pour la population générale : c’est un acide aminé qui est présent à l’état naturel dans de nombreux aliments.
Kenza Alaoui
LE MATIN