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Le 22 septembre courant, 73 prédicateurs devront partir en France, 22 en Espagne, 19 en Belgique, 16 aux Pays-Bas, 14 en Italie, 4 au Canada, 3 en Suède, 2 au Danemark, 1 en Suisse, 1 en Norvège, 1 au Sénégal et 1 à Gibraltar.
Cette journée d’étude, ouverte par le président délégué de la Fondation, Omar Azziman, a pour objectif principal de sensibiliser ces prédicateurs et déclamateurs sur les conditions d’intégration des MRE dans les pays d’accueil et partant le comportement à adopter vis-à-vis de ces contraintes souvent politiques, à souligné, dans un entretien accordé au Matin, Abbar Ibrahim, directeur du pôle éducation, action et échange culturel à la Fondation Hassan II.
Ce pôle, qui est en fait une des nombreuses structures opérationnelles de la Fondation, oeuvre pour le développement de l’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine. L’action religieuse est axée sur le mois de ramadan à travers l’animation des programmes culturels et religieux. Ce pôle suit également les activités des associations et centres islamiques.
Pour ce qui est de l’opération d’encadrement des MRE pendant le mois de ramadan, Abbar Ibrahim a expliqué que les prédicateurs devront éviter de distribuer des fatwas à tort et à travers. Leur mission consistera essentiellement à promouvoir le véritable visage de l’islam, celui de la tolérance et du respect de l’autre, poursuit Abbar Ibrahim. C’est ainsi que ces missionnaires marocains sont de deux types.
Les prédicateurs, tout d’abord. Ils sont les plus nombreux : 153. Leur tâche consistera, notamment, à organiser des conférences et des séminaires dans les mosquées et les centres culturels islamiques dépendant de la communauté marocaine. Parmi ces prédicateurs, il y a 114 professeurs universitaires spécialisés dans les sciences religieuses et les études islamiques. Ils jouissent d’un niveau très élevé en la matière et certains d’entre eux maîtrisent même parfaitement des langues étrangères comme le français, l’anglais ou l’espagnol, ajoute Abbar Brahim.
Pour ce qui est de la deuxième catégorie, elle compte une vingtaine de déclamateurs. Ils sont spécialisés dans la récitation du Coran et seront appelés à diriger les prières du tarawih, tout au long du mois sacré. En fait, l’envoi de ces déclamateurs n’est pas fortuit. Abbar Brahim assure qu’ils ont passé avec succès un concours organisé par la fondation. Leur talent de lecture du Coran, essentiellement lors des tarawih, est un facteur déterminant de la réussite de la mission des prédicateurs.
La raison en est bien simple. Les fidèles choisissent souvent, pour ne pas dire toujours, leurs mosquées pendant le mois de Ramadan en fonction de la qualité de récitation du Coran de l’imam. Et Abbar Brahim le confirme : Nous avons observé une affluence extrême des fidèles de toutes les nationalités, dans les mosquées où pratiquaient les déclamateurs marocains.
Et pour cause, cette opération d’encadrement religieux des MRE pendant le mois de ramadan n’est pas la première du genre organisée par la Fondation Hassan II.
Ce programme a débuté en 1998, et la Fondation a eu le temps d’accumuler suffisamment d’expérience et de savoir-faire. D’ailleurs, le nombre de 173 prédicateurs et déclamateurs envoyés cette année représente une augmentation de 280 % par rapport à 1998 où 60 prédicateurs seulement avaient été dépêchés en Europe.
Enfin, rappelons que la propagation dans les rangs des MRE d’idéologies étrangères au rite malékite adopté par le Maroc est le fruit d’une longue absence d’encadrement religieux de cette communauté marocaine. Les conséquences fâcheuses sont connues de tous : montée de l’extrémisme et de la violence.
Abdelmohsin El Hassouni
LE MATIN
