A son passage au quartier Touba, à Oujda, où elle habite avec son mari, son unique petite fille et sa belle-mère, ou même ailleurs, tous les hommes la suivaient du regard.
Son mari, Bouchaïb, remarquait cela quand il se trouvait en sa compagnie. Toutefois, il gardait le silence. Il ne pouvait pas empêcher les hommes de regarder sa femme ni interdire à celle-ci de conduire sa petite fille à l’école, ou de ne pas faire les courses. Ces regards sont-ils la cause de ses soupçons ?
Lui-même ignorait la raison qui l’a poussée à douter de sa femme. En fait, il ne l’a jamais surpris en compagnie d’un autre homme. Elle n’adressait même pas la parole à un voisin. Bouchaïb aimait sa femme à la folie. Avant leur mariage, ils n’entretenaient pas de relation amoureuse. C’est sa mère qui a fait la demande en mariage.
La famille de la fille n’a pas refusé surtout que Bouchaïb jouissait d’une bonne réputation.
Jeune homme sérieux, ne fumant pas de cigarettes et ne buvant pas d’alcool, Bouchaïb représente le charmant cavalier pour la jeune fille. La période entre les fiançailles et la cérémonie des noces n’a pas duré longtemps pour que le couple se retrouve sous le même toit. La belle-mère était très satisfaite de sa belle-fille. Elle l’adorait au point qu’elle ne cessait de conseiller son fils de bien prendre soin d’elle et de ne pas la perdre. De même, la belle-fille n’épargnait aucun effort pour faire plaisir à sa belle-mère. Et pour le mari ? N’en parle pas. Elle déployait tous ses efforts pour le rendre heureux. Une petite belle fille est venue au monde pour égayer davantage leur vie. La joie du couple est immense. Un ménage presque parfait qui nage dans le bonheur. Mais ce bonheur sera de courte durée. La vie du couple basculera rapidement dans l’enfer. Par jalousie, Bouchaïb n’hésitait pas à faire des reproches à sa femme à longue de journée sur son maquillage, ses vêtements….même son sourire. Au fil des mois, les reproches cèdent la place aux injures, puis à la violence. La belle-mère est intervenue à maintes reprises en faveur de la belle-fille. Elle lui a conseillé de ne pas prêter attention à ses soupçons non fondés et de prendre soin de sa perle. En vain. L’épouse ne pouvant supporter les accusations de son mari a quitté le foyer conjugal pour s’installer chez ses parents. Un comportement qui n’a pas plu au mari. Il n’a fait qu’attiser sa colère.
Sa mère n’est pas restée les mains croisées. Elle s’est rendue, samedi 1er avril, chez la famille de sa belle-fille. Elle l’a convaincue de rejoindre son foyer conjugal. La belle-fille a promis à sa belle-mère de venir le lundi 3 avril. Elle ignorait que ce jour-là serait son dernier jour sur terre.
Quand Bouchaïb est rentré le soir, il fut surpris de la présence de son épouse et de sa petite fille dans la chambre à coucher. Sa mère ne lui a rien confié. Comme un animal enragé, il est sorti de la chambre pour y retourner avec une corde et un couteau à la main. Il verrouille la porte. Sous les yeux de sa petite fille, il saisit sa femme pour la mettre à ras le sol et lui ligoter les mains par derrière. Elle demandait les secours. Mais en vain. La porte était fermée et personne n’a pu rentrer.
Quand la police est arrivéesur le lieu, elle a découvert le cadavre de l’épouse criblé au dos de coups de couteau, gisant dans une mare de sang et Bouchaïb pleurant comme un enfant la tête entre les mains. Quant à la petite fille, elle était cachée dans un coin, traumatisée par l’horreur qu’elle a vu.
Par : Abderrafii ALOUMLIKI
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