C’est le médecin-chef des Urgences de l’hôpital Mohammed V de la ville ismaélite qui est à l’autre bout du fil. «Un homme a été conduit aux Urgences à bord d’un petit taxi dans un état très critique. Il est décédé quelques minutes plus tard», a déclaré le médecin-chef.
Sans perdre la moindre seconde, les limiers de la PJ quittent leur bureau et se dirigent vers cet établissement sanitaire. Quelques minutes plus tard, ils sont arrivés à destination. Le médecin conduit les enquêteurs à la chambre où se trouve le cadavre de l’homme. Qui est-il ? Qui l’a emmené aux Urgences ? Des questions auxquelles les enquêteurs n’ont pas eu de réponses.
Avant de se lancer dans une enquête sur le terrain, les limiers demandent au médecin-chef la cause du décès. « Un arrêt cardiaque suite à un effort difficile à déterminer son niveau », précise-t-il. En examinant le cadavre, aucune trace de violence n’a été relevée.
Un moment plus tard, une infirmière s’approche du médecin-chef et lui livre la carte d’identité nationale du défunt. «Elle était dans sa poche», lui confie-t-elle. Ce document a permis ainsi aux enquêteurs d’identifier le défunt.
Il s’agit de A.K, un Marocain de France, né en 1943 et en retraite depuis trois ans. Les enquêteurs se déplacent à son domicile à Meknès. Personne ne se trouvait dans son appartement.
Les enquêteurs interrogent alors le veilleur de nuit qui garde les véhicules devant les Urgences. Il leur confie que le défunt a été transporté par un petit taxi en leur précisant que personne n’est descendu en sa compagnie. Le veilleur de nuit leur confie également les signalements du chauffeur du taxi en question et les premiers chiffres de numéro de l’agrément. Pas moins d’une demi-heure, les enquêteurs mettent la main sur le chauffeur du taxi.
Celui-ci leur raconte que ce soir-là, près du lotissement Sidi Saïd, pas loin de la région d’Ismâlia, une femme, la quarantaine, accompagné d’un homme qui arrivait à peine à se tenir debout, l’a hélé. «Elle me l’a présenté comme son père, mais j’étais surpris quand elle l’a abandonné seul à l’entrée des Urgences», explique le chauffeur du taxi qui leur a donné les signalements de la femme. Des investigations minutieuses ont été menées et qui ont porté leurs fruits. Les enquêteurs ont réussi à retrouver la femme en question.
Il s’agit de N.N, née en 1960, mère de deux enfants. «Oui, je l’ai conduit aux Urgences», avoue-t-elle. Elle leur précise que le défunt était l’ami de son mari, ressortissant marocain en France. Il lui remettait de l’argent que son mari lui envoyait.
«Il est venu chez moi à une heure tardive. J’étais étonnée. Il était dans un état lamentable… J’ai appelé alors l’ambulance pour le transporter aux Urgences…Lorsqu’elle n’est pas arrivée, j’ai pris un petit taxi», affirme-t-elle. Pourquoi, dans ce cas, elle n’est pas rentrée avec lui aux Urgences ? Une question qui a hanté l’esprit des enquêteurs. Ces derniers s’adressent alors aux voisins du quartier pour avoir plus de renseignements sur N.N.
Ils apprennent que le défunt lui rendait souvent visite. Pour quelles raisons ? Pour avoir la réponse, les enquêteurs soumettent N.N à un interrogatoire serré. Et elle crache le morceau. «Nous avons eu une relation amoureuse depuis cinq ans», avoue-t-elle. Il partageait le même lit avec elle. «Je ne couche plus avec mon mari depuis des années», explique-t-elle. Elle a tenté même une action devant la justice pour avoir le divorce qui est encore en étude. Et qu’est-ce qui est arrivé à A.K ? Ils faisaient l’amour ce soir-là. Tout d’un coup, il a rendu son dernier soupir quand il a atteint l’orgasme.
Par : Abderrafii ALOUMLIKI
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