En compagnie de ses deux amis, Mohamed et El Mahdi, le petit A.F, qui demeure à El Youssoufia, passe comme d’habitude son temps libre à jouer. Les trois copains sont à leur douzième printemps.
Leurs parents savent, bien évidemment, qu’ils se rendent, de temps en temps, à la petite forêt, qui se trouve tout près de chez eux, pour se glisser sur une dune de sable et surtout pour faire une partie de football, leur sport favori. Ils retournent chez eux avant la tombée de la nuit.
Mais, un jour A.F ne rentre pas chez lui comme d’habitude alors qu’il était 18 heures 30 minutes. Naturellement, les parents du garçonnet commencent à s’inquiéter.
Où est-il allé ? Joue-t-il encore à la forêt ? Les minutes passent sans qu’A.F donne signe de vie. Le père et la mère, qui attendent son retour avec impatience, refusent à ce stade d’envisager le pire. Au fil des secondes, la mère du petit A.F perd patience. Elle se fait beaucoup de soucis lorsqu’elle apprend que les deux copains de son enfant sont rentrés chez eux. Alors, elle fonde en larmes, l’air de plus en plus préoccupée. Pas de doute, un malheur est arrivé à son fils. Du coup, elle demande à son mari d’alerter la police. Pour pouvoir commencer leurs recherches, les policiers avaient besoin d’indices et de quelques renseignements. Les deux amis du petit A.F étaient les derniers à l’avoir vu. Pour ne pas les déranger à une heure aussi tardive, les policiers ont dû attendre jusqu’au lendemain pour les interroger.
Le lendemain matin, les policiers apprennent qu’A.F a été retrouvé, à l’intérieur de la forêt. Il est vivant mais dans un état indescriptible. Visiblement en état de choc, le sang était coagulé sur sa tête. Qui a agressé le petit en le laissant dans un état pareil? Traumatisé, A.F qui a du mal à articuler les mots a été victime d’un viol. C’est tout ce qu’il réussira à dire. Immédiatement, il a été conduit à l’hôpital pour subir les soins nécessaires. Les policiers accourent ensuite vers les domiciles de ses deux copains, Mohamed et El Mahdi. « Un homme nous a pris à partie dans la forêt au moment où nous jouions. Dans sa tentative de fuite, A.F a trébuché. L’homme l’a attrapé», ont expliqué les deux témoins qui ont ajouté qu’ils ont, eux, réussi à se sauver et qu’ils n’ont pas pensé, par peur, aviser les parents d’A.F. Mais qui est cet homme ? La police ne tardera pas à l’identifier. Sans domicile fixe, l’individu en question, C. Y, la vingtaine, vit pratiquement dans les bois. C’est là qu’il trouve abri et refuge pour se soûler et se droguer avec son ami M.K. Arrêté, il a nié avoir abusé d’A.F. Il a accusé son ami, M.K. « C’est M.K qui les a suivis à la forêt et a attrapé l’enfant dont il a ensuite abusé», lâche-t-il dans une tentative de se disculper. À défaut de preuve le mettant en cause, C.Y a été relâché et les recherches ont ciblé M.K. Ce dernier est un repris de justice qui a des antécédents judiciaires pour viol.
En effet, il a purgé une peine de sept ans de réclusion criminelle pour viol collectif. Sa condamnation était assortie d’interdiction de séjour durant cinq ans à Youssoufia. Et pourtant, il a continué à errer dans les quatre coins de la ville après sa libération. La police l’a ainsi arrêté et l’a traduit devant la justice.
Plus tard, il écopera de quatre mois de prison ferme dans une affaire similaire. Relâché, il s’est réfugié dans la forêt, loin des yeux des policiers. Arrêté, le suspect nie à son tour avoir violé l’enfant. Le petit A.F, qui a réussi petit à petit à se rétablir, a confirmé les déclarations de M.K.
Il a expliqué aux enquêteurs que C. Y, qui avait une haleine avinée, l’a conduit à l’intérieur de la forêt, sous la menace d’un couteau pour abuser de lui.
Quand il a fini, il lui a ordonné de n’en parler à personne sous peine de le tuer. «Non, je vais vous dénoncer à r mon père qui informera la police», lui lance l’enfant en sanglotant. Aussitôt, C.Y l’a roué de coups de poing. Et il abuse de lui pour la deuxième fois, puis la troisième. C. Y achève son forfait en le frappant avec une pierre à la tête. L’enquête a révélé que le petit A.F n’est pas sa première victime. Les familles des autres enfants ont préféré ne rien dire au nom de la “Hchouma“. Les investigations ont également montré que M. K est recherché dans une autre affaire de viol. Les deux accusés comparaîtront tous les deux mi-avril prochain devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Safi.
Aujourd’hui.