La Maison-Blanche a tenu à faire savoir, mercredi, que le lobbyiste républicain Jack Abramoff n’était pas connu de Georges Bush et que les quelque milliers de dollars récoltés lors de la réélection du président américain allait être reversés à l’American Heart Association, rapporte Les Echos ce jeudi 5 janvier.
Depuis que le week-end dernier, Jack Abramoff a accepté de collaborer avec la justice fédérale qui lui reproche d’avoir acheté des hommes politiques, la tension ne cesse monter à Washington. Evoquant la douzaine de parlementaires impliqués, le quotidien économique relate ainsi la crainte croissante, aux Etats-Unis, que le Congrès ne soit bientôt secoué par une des plus importantes affaires de corruption de son histoire.
Parmi les faits reprochés à l’un des plus puissants lobbyistes du camp républicain, l’offre de voyages à des élus ou encore la perception de rétro-commissions et de dizaines de millions de dollars touchés à titre personnel pour son action dans le cadre de tribus indiennes gérant des casinos.
Proche de Tom DeLay
Mais l’affaire est loin de se limiter au seul Jack Abramoff.
Comme le rappelait le New York Times, mercredi, Jack Abramoff est un proche de Tom DeLay, l’ancien chef des Républicains à la Chambre des Représentants arrêté et inculpé pour blanchiment d’argent en octobre dernier. Les aveux du lobbyiste ne pouvaient donc pas tomber plus mal pour ce dernier, alors qu’il tente, depuis peu, de récupérer son poste de leader de la majorité au sein de la Chambre.
D’après le New York Times, le scandale apparaît aussi comme une nouvelle préoccupation pour la Maison-Blanche et les Républicains du Congrès. Newt Gingrich, l’ancien porte-parole des Républicains de la Chambre assure, de ce fait, que la majorité à la Chambre et au Sénat doit décider de répliquer, de manière offensive, à ce qui semble être bien plus qu’un problème autour de Jack Abamoff mais plutôt une remise en cause du fonctionnement du lobbying, du fonctionnement électoral.
Newt Gingrich, soutenu par plusieurs Républicains influents, a ainsi appelé à remplacer Tom Delay, dès la prochaine convocation de la Chambre, le 31 janvier prochain.
De leur côté, les Démocrates entendent se servir du cas Abramoff pour, explique le journal, mettre en garde des dangers de l’existence de liens forts entre les parlementaires républicains et les lobbys à travers ce qui est connu comme le projet K-Street.
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