Les employés du métro londonien se sont mis en grève samedi à partir de midi pour 24 heures, au risque de transformer en cauchemar les fêtes de fin d’année pour des dizaines de milliers d’usagers. Nous ne saurons pas avant plusieurs heures l’effet que la grève a sur le service, a indiqué un porte-parole de Transport for London (TFL), peu après le début du mouvement, le premier depuis l’été 2003. TFL, qui gère les transports urbains de la capitale, a déclaré avoir l’intention de fournir un service aussi étendu qu’il le pourra, tout au long de la nuit si possible. Nous prévoyons de pouvoir fournir un service minimum sur toutes les lignes. Mais le syndicat auteur de l’appel à la grève avait prévenu pour sa part que le mouvement devait monter en puissance au fil des heures, et les Londoniens craignaient une nuit de pagaille dans les transports et dans les rues…
Des milliers de personnes se réunissent traditionnellement au centre de Londres pour marquer le début de la nouvelle année. La grève du métro inquiète également les organisateurs de la parade du Nouvel An, qui attendent dimanche matin des milliers de spectateurs. La police a appelé les fêtards à ne pas succomber, en dépit du froid, à la tentation de prendre leur voiture et de conduire en état d’ivresse. TFL a mis en garde aussi contre le recours à des taxis illégaux, ces voitures banalisées qui arpentent les quartiers des boîtes de nuit et proposent de ramener les noctambules pour des tarifs inférieurs à ceux des black cabs officiels. Les conducteurs de mini-cabs sont parfois accusés d’agressions.
[b]Nous nous attendons à ce que nos 4.000 membres suivent le mot d’ordre[/b]Selon la direction, 4.000 des 6.000 employés des stations de métro sont membres du RMT, le National Union of Rail, Maritime and Transport Workers, qui a appelé ce personnel à un arrêt de travail de 24 heures à partir de samedi midi. Nous avons consulté 4.000 de nos membres qui travaillent pour London Underground et cinq contre un ont voté en faveur de la grève. Nous nous attendons à ce que nos 4.000 membres suivent le mot d’ordre, a précisé Derek Kotz, porte-parole du RMT. Du côté de la direction, on observait que les grèves des agents de station ont moins d’impact sur le service que celles des conducteurs. Selon elle, les deux autres syndicats, Aslef et TSSA, appellent leurs membres à travailler normalement. Nous sommes inondés de coups de téléphone et de courriels de membres du personnel qui sont en désaccord avec le comportement du RMT, a déclaré un porte-parole de London Underground.
Les grèves dans le métro londonien sont relativement rares: la dernière remonte à l’été 2003 et la précédente à mars 2002, selon TFL. Le RMT entend protester contre de nouveaux tableaux de service qui doivent entrer en vigueur en février, dans le cadre d’un accord de réduction du temps de travail de 37,5 à à 35 heures signé l’hiver dernier. Cette réorganisation du travail va réduire le nombre de personnel dans les stations jusqu’à un point potentiellement dangereux, a affirmé Derek Kotz. Certaines stations vont perdre la moitié de leur personnel la nuit, notamment dans le West End (le quartier des théâtres, des bars et des night-clubs), au moment même où le gouvernement autorise les bars à servir de l’alcool toute la nuit, a-t-il expliqué.
Les grandes stations du métro comptent de nombreux employés, placés près des portillons ou sur les quais, qui ouvrent les barrières ou renseignent les voyageurs. Selon le RMT, la réduction du personnel ne va pas rassurer les usagers, quelques mois après des attentats qui ont fait 56 morts et près de 700 blessés. Après les attentats du 7 juillet, les gens ont dit qu’il voulaient davantage de personnel en uniforme sur les quais, selon Derek Kotz. Autre désillusion pour les usagers qui devront prendre leur mal en patience: le prix du ticket de métro à l’unité passera dimanche de 2,30 à 3 livres (3,4 à 4,4 euros).
TF1