En mon nom personnel et au nom du peuple, je demande aux autorités syriennes de juger Khaddam parce qu’il a porté atteinte à la dignité des Syriens et humilié des millions de Syriens, a déclaré la députée Omaima Khoudour lors d’une séance du Parlement.
Ses propos d’hier soir constituent un délit criminel équivalent à la trahison et nous demandons qu’il soit traduit en justice devant la haute cour de sûreté syrienne, a déclaré un autre député, sous le sceau de l’anonymat.
Le président de l’Assemblée, Mahmoud Al-Abrach, a par ailleurs informé les députés qu’il venait de recevoir des milliers d’appels téléphoniques de ses compatriotes demandant que Khaddam soit arrêté par l’intermédiaire d’Interpol.
D’autres députés ont demandé que M. Khaddam soit jugé pour détournement des fonds publics et corruption. Les intervenants ont aussi rappelé que M. Khaddam était l’architecte de la diplomatie syrienne et un décisionnaire concernant le Liban lorsque la Syrie y avait ses troupes déployées.
Toutes les intervenants ont voulu afficher leur soutien indéfectible au président Bachar al-Assad. Pour le représentant du courant islamiste au parlement, Mohammad Habache, M. Khaddam est la face abjecte de la vieille garde qui a fermé les forums politiques en Syrie et jeté certains de leurs membres en prison.
Dans un entretien vendredi avec la chaîne de télévision Al-Arabiya, M. Khaddam a accusé le président Assad d’avoir menacé Rafic Hariri, assassiné le 14 février dans un attentat à la bombe à Beyrouth. Il aurait notamment menacé d’anéantir tous ceux qui enfreindraient sa décision de reconduire le président Emile Lahoud à la tête du Liban contre l’avis de M. Hariri et de la plupart des responsables libanais.
M. Khaddam a en outre affirmé que les services de sécurité syriens n’auraient pas pu assassiner M. Hariri sans que le président en ait connaissance. Nous devons attendre les résultats de l’enquête, mais aucun service de sécurité, ou autre, en Syrie ne peut prendre unilatéralement une telle décision.
Romandie News