Je m’appelle Sajida Mabrouk Atrous Rishawi, née en 1970 à Ramadi (Irak). Je suis entrée en Jordanie avec mon mari le 5 novembre avec des passeports irakiens falsifiés, sur lesquels le nom de mon mari était Ali Hussein Ali et le mien Sajida Abdel Kader Latif, dit la femme, la tête recouverte d’un foulard blanc et vêtue d’un manteau noir.
Les autorités jordaniennes ont annoncé dimanche l’arrestation de l’épouse d’un des trois kamikazes irakiens présumés responsables des attentats d’Amman et diffusé à la télévision ses aveux dans lesquels elle affirme avoir été impliquée dans l’une des attaques.
FOCUS:
Al-Qaïda, entre mythe et réalité
Selon le rapport 2005 de l’IISS (Institut international des études stratégique), Al-Qaïda, la mouvance terroriste dirigée par Oussama ben Laden, reste une organisation dangereuse mais elle est de plus en plus décentralisée et sa direction, privée de sa base en Afghanistan, a perdu de son influence.
En effet, certains des éléments qui faisaient la force de son mouvement ont bel et bien disparu. Tout d’abord, Al-Qaïda n’a plus l’assise territoriale que lui procurait l’Afghanistan des Talibans. Cet Etat de non-droit était l’un des facteurs fondamentals de sa puissance.
Ensuite, le noyau dur de ses adhérents, ceux qui ont vu naître l’organisation, s’est fortement détérioré sous le poids de la lutte mondial contre le terrorisme.
Enfin, le dénominateur commun qui relie les spectaculaires attentats « internationaux » qui, depuis le 11 septembre 2001, secouent la planète n’est pas aussi évident qu’il y paraît.
En effet, même si les médias, dès qu’un attentat islamiste intervient, lui accole l’étiquette Al-Qaïda, aucun lien n’est encore irréfutablement établi entre les différentes opérations terroristes, menées de New York à Jakarta.
Autrefois constitué d’anciens combattants des guerres d’Afghanistan, la nébuleuse semblerait avoir survécu à l’attaque de la coalition antiterroriste mais en se mutant.
Olivier Roy, spécialiste du monde musulman, auteur de nombreux ouvrages sur la mouvance islamiste, préfère parler d’Al-qaïdisme, terme qui, selon lui, rendrait mieux compte de la complexe réalité que sous-tend la série d’attentats perpétrés depuis le 11 septembre 2001.
Source : Menara – Saïd Raïssi